La rachianesthésie en gynécologie obstétrique à l’hôpital de Diégo Suarez

Pour la deuxième année consécutive nous retournons à Diégo Suarez. Nos missions principales sur le site de l’hôpital de Manara-Pénitra consiste à:

- assurer la continuité de notre présence au sein de l’établissement

- former les chirurgiens volontaires aux différentes techniques d’hystérectomie par voies hautes et par voies basses

- former le personnel sur l’utilisation de la colonne de coelioscopie

- sensibiliser le personnel soignant aux respects des règles d’hygiène et d’asepsie 

Cette année nous avons réalisé plus de X opérations, dont la majeure partie était des hystérectomies pour fibromes, métrorragies et douleurs pelviennes.

 

Nous comptons aussi:

- une fistule vésico-vaginale

- un lipome

- un hydrosalpinx sous coelioscopie.

 

La plupart de ses interventions ont été réalisé sous rachianesthésie. Seulement 2 ont du être effectuées sous anesthésie générale.

 

La rachianesthésie est une technique qui consiste « à injecter un anesthésique local directement dans le liquide céphalorachidien, à travers l’espace intervertébral de deux vertèbres lombaires*». Elle est notamment utilisée pour:

- les hystérectomies

- les césariennes 

- les Grossesses Extra-Utérines (GEU) sous cœlioscopie.

Cet acte est habituellement effectué par un médecin anesthésiste-réanimateur (MAR), ou par un Infirmier Anesthésiste Diplômé d’État (IADE) sous la responsabilité de l’anesthésiste référent. 

 

À l’hôpital Manara-Pénitra de Diego-Suarez, il y a uniquement un anesthésiste pour l’ensemble de l’établissement, Le Docteur Atanase. Avant son arrivée en 2013, c’étaient les infirmiers anesthésistes qui se chargeaient de l’ensemble des anesthésies. C’est aussi pour cela, que ces derniers se présentent généralement comme des « anesthésistes ». 

 

Le bloc opératoire est équipé d’un respirateur semi-automatique, d’une prise murale d’oxygène, et d’une aspiration portative utilisée majoritairement par les chirurgiens plus que par l’anesthésiste.  L’absence de charriot d’urgence ou d’intubation difficile est notable. Les produits disponibles sont souvent des « vieux produits » tels que l’halothane et le fentanyl. Toutefois, la buvacaïne et l’éphédrine reste des produits accessibles, à moindre coût. Sachant que tout produit utilisé sera à la charge du patient.

 

Nous avons préféré privilégier la rachianesthésie à l’anesthésie générale dans la majeure partie des interventions, aux vues des moyens techniques précaires mis à notre disposition. Grâce aux multiples dons que nous avons pu recueillir (champs, gants, trocards, séringues, aiguilles 25G, bétadine, etc…), nous disposions de presque tout le matériel nécessaire au bon déroulement du soin, sauf morphinomimétiques que nous nous procurions sur place. 

 

C’est dans le respect de nos protocoles occidentaux que nous formons et éduquons les soignants malgaches présents. Toutefois, est-il vraiment judicieux de former les infirmiers avec des produits et des outils auxquels ils n’auront peut-être pas accès après notre départ? Si non, avons-nous plutôt une mission de sensibilisation aux nouvelles techniques et de ce fait, une possible évolution dans les pratiques futures?

 

Dans un contexte de pénurie de moyens, de méconnaissances des techniques actuelles, et d’isolement des infirmiers anesthésistes, notre approche s’avère difficile à mettre en pratique dans le temps. Dans un tel cadre économique et logistique, la rachianesthésie s’avère toutefois être un bon compromis dans le domaine de la chirurgie gynécologique et obstétrique. 

 

* http://www.chirurgie-gynecologie.fr/page-anesthesie/anesthesie-locoregionale.html

 

 

----- Julie -----

 

 

 

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