Les matrones à Madagascar sont les guérisseuses traditionnelles de brousse. Leur don est héréditaire et la transmission de leur savoir est oral. Elles soignent grâce à des gestes et des plantes.

Sur les 800 000 à un million d’accouchements annuels ayant lieu à Madagascar, 10 femmes meurent chaque jour pendant ou à la suite de complications après l’accouchement. 80% de ces accouchements sont suivis par des matrones.

Mortalité maternelle, mais aussi mortalité infantile, fistules obstétricales, infections...

L'idée de créer une formation spécifiques à l'attention des matrones part d'un postulat simple : certaines d'entre elles ont reçu une formation spécifique pour l'accouchement mais la plupart n'ont que très peu de connaissances médicales classiques occidentales. Nous avons donc décidé de créer cette journée de formation et d'échanges avec les matrones dans les CSB de Diego II.

Voici le programme de la formation :

- suivi de grossesse: sensibilisation aux signes évocateurs de la pré-éclampsie et de l'hématome rétro-placentaire (céphalées, acouphènes, hypertonie utérine, métrorragies), pour leur permettre de référer les patientes vers les CSB et éviter les retards de prise en charge.

- suivi du travail: durée maximale du travail

Indication de transfert (rupture prématurée des membranes sans mise en travail, hyperthermie).

Sensibilisation à la prévention des fistules vésicule vaginales (éviter l'enclavement prolongé du fœtus dans le bassin)

- manœuvres obstétricales (mise en situation sur le mannequin de simulation prêté par le Centre de formation du CH d'Avignon)

- manœuvres sur siège complet et décomplété lors d'un arrêt de progression de la présentation :

                                    lovset 

                                    Brach

- manœuvre sur la difficulté des épaules :

                                    Mac Roberts

                                    Pression sus-pubienne

- Prise en charge de l'hémorragie du post-partum: les matrones ne "veulent pas" faire de massage utérin après l’accouchement, cela semble proscrit dans leur pratique. Face à ce constat et dans le respect de leurs croyances et de leurs représentations nous les avons informées de l'intérêt de la mise au sein précoce du nouveau-né ou de l’expression manuelle de colostrum si l’enfant  n'est pas en mesure de téter dans le but d’avoir une libération naturelle d’ocytocine et diminuer les atonies utérines, et donc de limiter les hémorragies.

- Réanimation du nouveau-né:

Stimulation

Désobstruction buccale et nasale du nouveau-né par mouchage avec une compresse propre ou un linge  

Insufflation au stéthoscope de pinard ou à défaut au bouche à bouche 

Cette formation a été dispensée à 62 mtrones, 5 infirmiers, 5 sages-femmes et 5 agents paramédicaux en deux semaines dans 7 CSB.

Ci-dessous les plaquettes créées spécialement pour cette formation (en français et en malgache), à présent affichées dans les CSB.

Egalement le CR de mission spécifique à cette action